PrismaX dévoile sa nouvelle plateforme de téléopération pour bras robotisés

De O. Héniel · Publié le 18 août 2025

PrismaX téléopération

Un bras robotisé téléopéré grâce à la plateforme PrismaX. Source : PrismaX

La start-up californienne PrismaX vient de franchir une étape importante dans la téléopération robotique avec le lancement officiel de sa plateforme de contrôle à distance dédiée aux bras robotisés industriels. Ce nouveau système vise à rendre l'interaction homme-machine plus intuitive, plus fluide et surtout plus accessible, en mêlant vision immersive et commandes en temps réel.

Une interface pensée pour l’humain

La solution développée par PrismaX combine un casque de réalité virtuelle (ou mixte), des gants haptiques et une interface logicielle permettant à un opérateur de contrôler à distance un bras robotisé comme s’il le manipulait directement. L’objectif est de gommer les barrières classiques entre l’homme et la machine et d’offrir une précision de mouvement que les interfaces traditionnelles n’autorisent pas.

Cette approche est pensée pour des cas d’usage où l’automatisation pure ne suffit pas encore : environnements non structurés, tâches complexes nécessitant de la dextérité ou encore interventions en milieux à risque.

Une réponse aux limites de l’autonomie

Alors que l’industrie robotique mise de plus en plus sur l’autonomie des systèmes, PrismaX fait le pari inverse en réaffirmant l’importance de l’humain dans la boucle.

« Il reste encore de nombreuses situations où l’IA n’a pas la capacité d’interpréter ou de réagir correctement, notamment dans des environnements changeants ou face à des objets imprévus »

— Un ingénieur de PrismaX

Grâce à cette technologie, un opérateur peut intervenir ponctuellement depuis n’importe où dans le monde, avec une latence très faible, pour guider un robot dans une action délicate ou corriger une erreur en temps réel.

Un gain pour l’industrie, la santé et au-delà

Les applications de cette plateforme sont multiples : de l’industrie manufacturière à la logistique, en passant par la chirurgie robotisée ou encore la gestion de catastrophes. Là où la présence humaine est dangereuse ou difficile, la téléopération offre une alternative précieuse.

PrismaX souhaite également rendre sa solution modulaire, afin qu’elle soit compatible avec différents modèles de bras robotisés déjà présents sur le marché. Cela permettrait aux entreprises de tirer parti de cette technologie sans devoir remplacer leur matériel existant.

L'humain et la machine

Avec ce lancement, PrismaX ambitionne de faire évoluer les usages de la robotique en y réintroduisant l’humain comme opérateur augmenté plutôt que simple spectateur ou superviseur. Il ne s’agit plus seulement de programmer les machines pour qu’elles exécutent des tâches, mais aussi de leur permettre d’agir comme une extension du corps et de l’intelligence humaine.

Alors que l’industrie cherche encore un équilibre entre autonomie robotique et contrôle humain, la plateforme de PrismaX pourrait bien marquer un tournant dans cette transition hybride.

Un moteur d’apprentissage pour l’IA

Mais la téléopération n’est pas qu’un outil ponctuel pour surmonter les limites de l’autonomie : elle nourrit aussi le progrès de l’IA, selon PrismaX. À travers ce qu’elle appelle son « data-model flywheel », l’entreprise explique que plus de robots actifs génèrent plus de données, ce qui améliore les algorithmes d’IA, qui à leur tour rendent les robots plus performants et économiquement viables. Un cercle vertueux auto-renforcé qui pourrait accélérer, à terme, l’automatisation complète de certaines tâches.

Une large compatibilité robotique

La plateforme PrismaX ne se limite pas à un seul type de matériel. L’entreprise prévoit en effet de rendre son système compatible avec un large éventail de robots déjà présents sur le marché, allant du Unitree G1 et du Ubtech Walker au Reachy 2 de Pollen Robotics, en passant par le K-Bot de K-Scale Labs et Alex de Boardwalk Robotics. Elle s’étend également au Mirokai développé par Enchanted Tools, au Mini-Cheetah conçu par le MIT, ainsi qu’au Unitree Go2, démontrant ainsi sa volonté d’embrasser la diversité de l’écosystème robotique.

Une stratégie d’ouverture qui permettra aux entreprises et aux chercheurs d’expérimenter la téléopération sur différents types de plateformes robotiques, qu’elles soient humanoïdes, quadrupèdes ou spécialisées.

Un tournoi de téléopération à venir

Pour accompagner le lancement de sa plateforme, PrismaX a annoncé l’organisation prochaine d’un tournoi de téléopération. Ce concours mettra en avant les capacités des utilisateurs à contrôler des robots à distance, avec des récompenses à la clé.