Kepler : le robot K2 "Bumblebee" prêt à conquérir le monde

De O. Héniel · Publié le 9 octobre 2025

Robot humanoïde Kepler

La gamme humanoïde K2 de Kepler Robotics entre en production de masse. Source : Kepler Robotics

Le 26 septembre, Kepler Robotics a annoncé le lancement de la production de masse de son modèle K2 Bumblebee. Un robot que Kepler considère comme révolutionnaire, en confirmant qu’il s’agit du premier robot humanoïde à architecture hybride commercialisé au monde.

C’est donc avec curiosité que le monde de la robotique assiste à cette étape majeure : la production et la commercialisation mondiale à grande échelle de robots humanoïdes. Kepler affirme avoir réussi à franchir le cap du prototype de recherche pour passer à des systèmes totalement finalisés et prêts à l’emploi concret.

Les vidéos récemment publiées semblent convaincantes : on y voit le robot effectuer des opérations d’assemblage en ligne, des tests de composants, des essais thermiques à haute et basse température, des tests d’endurance, des évaluations de navigation avec obstacles et des tests de performance dynamique — confirmant ainsi la maturité du modèle pour un déploiement réel.

Même si l’on attend encore les premiers retours clients, cette annonce représente une étape majeure autant pour Kepler que pour le secteur de la robotique humanoïde, car elle marque peut-être le début de l’ère de la production industrielle des humanoïdes.

Architecture hybride, c’est quoi ?

Les doutes autour de l’intégration des humanoïdes portent souvent sur leur stabilité et leur durée de vie, deux éléments essentiels à leur réelle autonomie. La solution que Kepler propose repose sur une architecture hybride, combinant des actionneurs linéaires et des actionneurs rotatifs. Cette conception est censée améliorer la stabilité, la durabilité et les performances dans les environnements industriels. Cette avancée technologique est à la base de la marche droite et stable, presque humaine, démontrée dans les vidéos.

L’équipe R&D de Kepler s’est concentrée sur l’utilisation de vis à rouleaux planétaires plutôt que d’adopter la méthode plus répandue des quasi-entraînements directs. Ce système mécanique transforme le mouvement rotatif en mouvement linéaire, offrant plus de précision, d’efficacité et de fluidité. En combinant ces moteurs linéaires à vis planétaires avec des moteurs rotatifs pour les articulations, le K2 « Bumblebee » atteint un contrôle très fin des mouvements, même sous charge importante.

Une IA qui apprend à marcher comme un humain

À cette innovation mécanique s’ajoute une approche logicielle : Kepler utilise l’apprentissage par renforcement et par imitation pour rendre la marche la plus naturelle possible.

Grâce à l’apprentissage par renforcement, l’IA intégrée au robot apprend par essais et erreurs en simulation. Elle ajuste progressivement ses paramètres de mouvement selon les résultats obtenus.

En apprentissage par imitation, l’IA s’appuie sur des technologies de motion capture pour reproduire les gestes humains, ce qui affine la fluidité et le naturel de la marche.

Sa marche bipède à genoux droits lui permet d’évoluer dans des environnements complexes — entrepôts logistiques, usines, centres de recherche. Avec une capacité de charge de 30 kg (bras combinés), il peut transporter, charger et décharger des objets.

Un lancement déjà en cours, vers une adoption mondiale des humanoïdes ?

Kepler a déjà signé des accords-cadres portant sur plusieurs milliers d’unités, principalement avec des clients chinois du secteur logistique et industriel.

Mais l’entreprise vise plus loin : la création d’un écosystème mondial de la robotique humanoïde. Kepler collabore déjà avec d’autres partenaires chinois pour établir une stratégie intégrée “de la technologie au marché”, destinée à réduire les coûts de production, à sécuriser les approvisionnements et à répondre plus rapidement à la demande croissante du marché des humanoïdes.

Les annonces de Kepler laissent penser que l’entrée des robots humanoïdes dans les environnements industriels s’accélère. Ils devraient devenir des acteurs essentiels des écosystèmes productifs, en accomplissant des tâches répétitives tout en améliorant la sécurité et la productivité. C’est en tout cas la promesse de leurs constructeurs.

On suivra donc avec attention les ambitions de Kepler, qui affirme vouloir réduire les barrières à l’adoption et accélérer le déploiement mondial de la robotique humanoïde avancée.